L'écrivain et sociologue Mohamed Brahim Salhi nous a quittés en 2016. C'est par la réédition de l'un de ses livres les plus importants, que le Haut-commissariat à l'amazighité vient de rendre hommage au regretté Mohamed Brahim Salhi.

Il s'agit du précieux ouvrage: La Tariqa Rahmania, de l'avènement à l'insurrection de 1871. Le livre, fruit de très longues années de recherches menées par l'auteur, sera distribué par le HCA lors d'un hommage qui sera rendu à Mohamed Brahim Salhi, dans la wilaya de Tizi Ouzou.
En effet, une rencontre a réuni El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité et les membres de l'association culturelle du village d'Igil n Tzarth, commune de Larbaâ Nath Irathen et a permis de trouver un moyen de contribuer à l'hommage en question.
Le responsable du Haut-commissariat à l'amazighité a encouragé cette noble initiative en apportant son soutien à travers la présence de ses cadres, le don de livres à l'association, ainsi que la nouvelle version du livre sus-cité qui sera distribué lors de l'événement.
Dans un communiqué rendu public par le HCA, il est précisé que la rencontre en question s'inscrit dans le cadre des préparatifs en cours pour l'organisation d'une journée d'hommage au défunt professeur Mohamed Brahim Salhi, spécialiste de la recherche anthropologique et de la culture amazighe, qui se tiendra dans son village natal, Ighil N Tazarth, commune de Larbaâ Nath Irathen, le vendredi 13 septembre 2024. Le regretté chercheur Mohamed Brahim Salhi a laissé un vide impossible à combler dans le milieu universitaire algérien.

Le fait religieux, la citoyenneté et le local
Né en 1952 dans la wilaya de Tizi Ouzou, Mohamed Brahim Salhi a fait des études supérieure en sciences politiques à Alger au début des années 70 avant d'obtenir un doctorat 3ème cycle en sociologie-ethnologie, en 1979, à l'Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (l'Ehéss). Il obtint aussi un doctorat d'État en Lettres et Sciences humaines à l'université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III et ce, en 2004. Le thème de sa thèse avait trait à la société et la religion dans la région de Kabylie de 1850 à 2000.
Selon la chercheuse Badra Moutassem-Mimouni de la revue, Inssaniyat, cette thèse montre «son choix d'étudier le fait religieux, dans une exploration approfondie qui l'amène au constat désolant du peu d'intérêt des administrations locales pour les archives, qui sont l'âme d'une Nation».
La même universitaire précise que les travaux de Salhi montrent trois constantes: le fait religieux, la citoyenneté et le local. Son terrain de prédilection est la Kabylie, ajoute-t-elle. Lorsqu'il est décédé en 2016, Salhi enseignait à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Il y exerçait depuis 1979.
Sa contribution pour le développement de cette université était énorme. Il y a occupé plusieurs postes de responsabilité dont celui de vice-recteur, doyen de la faculté des sciences sociales.

Un grand érudit doué d'un immense savoir
En outre, il a été coordinateur de l'École doctorale en anthropologie à Oran (EDA-Oran) et directeur de l'Inre (Institut National de la Recherche en Éducation, à Alger). Il a été chercheur associé au Crasc où il avait dirigé de nombreux projets et encadré de jeunes chercheurs et doctorants.
IL était membre du comité scientifique de la prestigieuse revue Insaniyat, où il a signé plusieurs articles. Le regretté a publié de nombreux livres comme «Société, politique et religion en Kabylie», «Algérie: identité-citoyenneté et «La tariqa Rahmaniya: de l'avènement à l'insurrection de 1871». Il a publié de nombreuses études comme «Société et religion en Algérie au XXe siècle: le réformisme ibadhite, entre modernisation et conservation», «Religion, pouvoir et société», «L'espace montagnard entre mutations et permanences», «Contestations identitaires et politiques en Algérie», «La presse à la conquête du village», «Élément pour une réflexion sur les styles religieux dans l'Algérie d'aujourd'hui»

la source : lexpressiondz