Lors d’une conférence de presse, organisée en marge d’un séminaire national à l’université Larbi-Ben-M’hidi d’Oum El-Bouaghi, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, Si El-Hachemi Assad, a plaidé pour une nouvelle stratégie basée sur l’évaluation du travail déjà effectué dans le cadre des missions de l’institut académique créé en 1995, ainsi que sur le développement de relations mutuellement bénéfiques entre les différents acteurs de l’enseignement de tamazight.
«L’objectif de ce séminaire est de réunir les responsables des universités qui abritent les départements de langue et culture amazighes et de traduction, ainsi que les directeurs des laboratoires qui consacrent leurs travaux au domaine amazigh, afin de dresser un état des lieux de l’enseignement de la langue amazighe, et également de favoriser les échanges entre ces derniers, de manière à unifier les énergies de toutes les institutions travaillant à la promotion de tamazight», a-t-il déclaré, en présentant ce nouveau cap comme une évolution naturelle du travail de fond effectué par le HCA. «Tout processus comporte plusieurs étapes, et il s’agit actuellement pour nous de consolider ce qui avait déjà été concrétisé. Beaucoup de choses sont à faire, mais aussi à parfaire, c’est-à-dire effectuer une évaluation de notre action avec tous les intervenants, puis partir sur de nouvelles perspectives», a-t-il affirmé.
En guise d’exemple, M. Assad a évoqué le cas de la wilaya d’accueil, Oum El-Bouaghi, qui, en vertu d’une convention de partenariat signée hier avec le HCA, verra prochainement l’ouverture d’un centre de recherches en tamazight, en attendant celle, prévue dans deux ans, d’un département de langue et culture amazighes à l’université Larbi-Ben-M’hidi. Des initiatives similaires sont également prévues à l’université Hassiba-Benbouali de Chlef, ainsi qu’à l’ENS d’Ouargla. Le SG du HCA a, par ailleurs, déploré la non-application par des directeurs locaux de l’Éducation nationale des directives du ministère en ce qui a trait à l’ouverture de classes de tamazight. «Nous avons effectué, l’année dernière, une visite d’inspection à Oum El-Bouaghi, et nous avons pu constater qu’il y a une régression dans l’enseignement de tamazight.
Nous nous sommes donc réunis avec le directeur de l’Éducation et les enseignants, en présence du wali, et nous avons passé en revue tous les problèmes existants, liés en grande partie à la loi d’orientation sur l’éducation nationale. Le désintérêt des écoliers et des parents d’élèves a des raisons objectives, mais aussi subjectives, car, au niveau local, il n’y avait pas une réactivité positive aux recommandations de la tutelle au prétexte que l’apprentissage de tamazight était facultatif», a affirmé Assad, qui a plaidé pour «la nécessité de règlementer l’enseignement de tamazight par une circulaire de référence pour tous les directeurs de wilaya, et aussi pour qu’il y ait une ouverture de classes à tous les paliers scolaires de sorte que les élèves ayant déjà entamé un apprentissage en tamazight puissent aller au bout de leur parcours».
Enfin, le SG du HCA a tenu à louer les efforts consentis par l’État pour la promotion de tamazight, notamment la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de mettre en place un loi criminalisant le discours de haine.
«Le HCA, avec toutes les autres institutions de l’État, est mobilisé pour la sauvegarde de l’identité algérienne dans toutes ses composantes, qui sont une ligne rouge absolue», a-t-il conclu.