Des participants à une conférence sur "la carte linguistique et culturelle en Algérie", organisée samedi à Alger, dans le cadre du programme culturel du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), à l'occasion de la 25ème édition du Salon international du livre d'Alger (SILA), ont insisté sur l'importance de la diversité culturelle et du pluralisme linguistique en Algérie en tant que "source importante de richesses et de renforcement de l'identité et de l'unité nationales".

Le Secrétaire général du HCA, Si El-Hashmi Assad a affirmé que "la diversité culturelle et linguistique en Algérie est une richesse à même de contribuer à booster le développement économique", ajoutant que "la carte culturelle et linguistique joue un rôle important dans les industries culturelles qui soutiennent la culture et renforcent l'unité nationale et la cohésion sociale".

"Les problématiques soulevées par la conférence constituent un axe important et stratégique qui se trouve au cœur des grands intérêts du HCA, d'autant qu'il y a une nouvelle tendance à consacrer les dispositions de la Constitution, avec des problématiques importantes qui doivent être prises en charge à travers la coordination et la consultation des experts et des spécialistes", a-t-il poursuivi.

M. Assad a souligné que le HCA "est devenu un trait d'union, en étant chargé d'enquêter sur les données linguistiques liées au profil de l'Algérie dans la nouvelle édition de l'Atlas mondial des langues de l'UNESCO", faisant état, à ce propos, de la création de "l'Académie algérienne des noms propres", qui regroupe 25 experts spécialisés en la matière, et ce en coordination avec le ministère de l'Intérieur".

De son côté, l'enseignant d'économie à l'Université d'El Oued, Djouadi Noureddine a indiqué, dans son intervention sur "le rôle de la carte linguistique dans le développement et l'économie", que "la diversité culturelle et linguistique est un facteur stratégique, une ressource économique et une source de richesses pour notre pays", ajoutant que "l’Algérie, qui connaît une année économique par excellence (2022), une période de mise en oeuvre du programme de la relance économique et un enjeu économique hors hydrocarbures, est appelée à l’exploitation de l'ensemble des ressources disponibles, dont la diversité culturelle, afin de réaliser le développement durable".

Dans ce sillage, l'intervenant a précisé que l'Algérie "dispose d'une diversité culturelle qui comprend 40 ressources culturelles qui peuvent constituer un intrant pour la relance économique, que ce soit dans le domaine du patrimoine matériel ou immatériel", soulignant que "la carte culturelle est l'un des mécanismes les plus importants et les plus efficaces pour la valorisation de la diversité culturelle en tant qu'acteur de la relance économique qui fournit un état des lieux complet et précis de toutes les ressources culturelles et des acteurs dans le domaine culturel et de la société civile culturelle, ainsi que des artistes et des amateurs".

L'intervenant a souligné l'importance d'une carte culturelle dans le développement économique, de par son rôle dans "la sécurité et la stabilité internes et l'intégration du système mondial de production, et partant dans la promotion de l'acte de développement et des industries culturelles".

"Une forte volonté politique anime l'Etat algérien pour valoriser la diversité culturelle, en tant que facteur de relance économique, en témoignent de nombreux indicateurs, en l'occurrence la carte des établissements culturels et la carte archéologique nationale qui regroupe 15.222 sites archéologiques, le site du patrimoine culturel algérien, le système d'information géographique, le projet des parcs culturels algériens (PPCA), ainsi que la carte linguistique supervisée par le HCA", a affirmé le professeur Djouadi.

Il a appelé, dans ce sens, à la création "d'un observatoire national consacré à l'investissement dans la diversité culturel en Algérie".

Pour sa part, le chercheur en linguistique amazighe, Oulha Yazid (université de Mascara) a passé en revue "des données linguistiques et culturelles, dans le cadre du dossier sur l'Algérie à présenter pour la nouvelle édition de l'Atlas mondial des langues de l'UNESCO", rappelant que "la diversité culturelle et linguistique dans notre pays est un facteur positif contribuant au renforcement de l'unité et de l'identité nationales".

Et d'ajouter: "l'Algérie se distingue par une grande coexistance linguistique".

A cet effet, le chercheur est revenu sur les principales étapes d'élaboration de l'Atlas mondial des langues de l'UNESCO, citant que la 1ère édition renferme 600 langues, contre 900 et 2500 langues respectivement pour la deuxième et troisième éditions.

Revenant aux dimensions et enjeux visés par l'UNESCO à travers l'élaboration de cet Atlas, M. Oulha a indiqué que l'objectif est de préserver le patrimoine humain et de préserver la pluralité linguistique, à la faveur du recensement, l'analyse, la numérisation et la mise en place de mécanismes de protection.

La 25e édition du SILA se poursuivra jusqu'au 1er avril prochain, avec la participation de 1250 exposants représentant 36 pays.

Le HCA est présent à cette 25e édition avec 27 nouveaux titres.