Les participants aux ateliers organisés par le Haut-commissariat à l’Amazighité (HCA), au terme de la célébration de la Journée internationale des langues maternelles, ont recommandé, dimanche depuis Ghardaïa, l’amendement de la loi n 08-04 du 23 janvier 2008 portant loi d’orientation de l’éducation nationale. Les participants estiment "nécessaire d’opérer des modifications qui s’imposent à cette loi afin d’appréhender Tamazight dans son nouveau statut constitutionnel de "langue nationale et officielle" et de l’intégrer dans une stratégie globale du système éducatif national. "L’absence d’une politique linguistique claire et des textes d’application permettant le redéploiement et le renforcement de Tamazight, fragilise sa promotion et participe à sa dévalorisation", ont relevé les participants à ces ateliers. Ladite loi a été promulguée avant la reconnaissance de Tamazight comme langue officielle en 2016, expliquent les participants à ces ateliers, avant de louer les efforts déployés pour promouvoir réellement la culture et la langue amazighes, "un capital fondamental de notre personnalité et l’identité nationale". La promotion et l’enrichissement de l’enseignement de la langue amazighe dans toute sa diversité et ses 13 genres parlés en Algérie, a été aussi une des recommandations de ces ateliers. Les participants ont appelé, par ailleurs, à la généralisation progressive de l’enseignement de la langue amazighe à tous les niveaux scolaires du primaire et du secondaire, et son intégration en tant que matière obligatoire. Ils ont également mis l’accent sur la nécessité d’octroyer les moyens humains et matériels pour la généralisation de la promotion de Tamazight à tous les niveaux (médias, notamment audiovisuels, universités et centres de recherches). Les participants ont plaidé, en outre, pour la mise en place de mesures à même de préserver et de promouvoir la culture amazighe, et d’assurer, en partenariat avec les autorités et les associations concernées, son rayonnement dans les domaines social, culturel et médiatique aussi bien au niveau local, régional que national. La nécessité de soustraire de l’oubli les différents parlés Amazighs de l’Algérie a été mise en exergue par les participants à ces ateliers qui ont aussi souligné "l’urgence" de la création d’un département de la langue amazighe dans chaque université, pour prendre en charge les parlés propres à chaque région, de favoriser la recherche linguistique et d’éditer les contes propres à chaque région. Ils ont également appelé, sur la base du vécu sociologique et anthropologique du pays marqué par une diversité linguistique, à encourager et favoriser l’emploi de la langue maternelle dans l’enseignement et l’apprentissage et la promotion de la diversité linguistique en Algérie. Lors de ces ateliers organisés en marge de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle (21 février), dont le thème choisi par l’ONU est "Langue transfrontalière commune", les participants ont débattu de la situation des enseignants de Tamazight en Algérie, notamment ceux de la wilaya de Ghardaïa, et les perspectives de leur épanouissement.

Organisée par le HCA en présence de son secrétaire général, Si El Hachemi Assad et des autorités de la wilaya, la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle a été marquée par la participation de plusieurs représentants du tissu associatif national et des universitaires et chercheurs de différentes régions du pays.(APS)