La civilisation amazighe produit dans toutes les périodes cruciales de son histoire millénaire une culture fonctionnelle et structurante. Dans l’antiquité les Amazighs ont su s’adapter à la civilisation romaine des plus florissante de l’époque. Ils ont su tirer profit du savoir-faire des Romains dont ils auraient emprunté l’ossature du calendrier julien comme point de départ à la construction d’un calendrier amazigh qui organise l’année suivant les rythmes des saisons, leur pratique agricole et leurs croyances existentialistes.

 

« Les militants de l’amazighité », des années 60-70, ont choisi l’événement qui a consacré l’intronisation de Shechonq 1er à la tête de la XXIIe dynastie pharaonique en 950 av. J.-C., comme date de départ du calendrier amazigh qu’ils ont coïncidé avec le 12 janvier de l’année grégorienne (instauré par le pape Grégoire 13 en 1582, à partir du calendrier julien de 45 AV. JC).

 

Leur objectif fut la réhabilitation de la civilisation amazighe dans sa profondeur culturelle et historique et d’en faire un symbole identitaire. Le déplacement des Lebous (ou Lybiens) depuis le 4e  millénaire vers l’Egypte marque l’interinfluence féconde entre les deux régions.

A l’instar de plusieurs nations modernes qui se réfèrent à des mythes fondateurs, les Amazighs font de Yennayer le leur.  Il est fêté différemment (aspects culinaires et rituels), suivant les régions, durant la période allant du 7 au 14 janvier. L’officialisation de cette fête ancestrale en Algérie a consacré le 12 janvier comme date fédératrice pour tout le territoire nationale.

 

La commémoration de Yennayer s’inscrit dans la ligne éditoriale du HCA qui convoque les événements et figures de notre histoire afin de les mettre à la portée de tous, d’en tirer des leçons qui servent le présent et l’avenir et renforce le sentiment de fierté d’appartenir à une civilisation plusieurs fois millénaire.

 

Objectifs de la rencontre

Les chercheurs spécialisés conviés à cette rencontre scientifique mettront toute la lumière sur les différentes facettes de cet événement, à la fois important, puisque fêté avec faste dans toutes les régions d’Algérie, mais aussi  méconnu dans son essence socioculturelle, historique et symbolique.

 

Axes de réflexion

  • Le calendrier agraire, de l’empirisme traditionnel à une connaissance scientifique
  • Yennayer : aspect historique et mythologique
  • Yennayer : du calendrier agraire à une fête nationale multidimensionnelle (agraire, culinaire, culturelle, etc.) 
  • Yennayer : de la sphère familiale à l’espace public et institutionnel.
  • L’institutionnalisation de Yennayer : qu’en est-il des retombées actuelles et futures ?