Haut-Commissariat à l’amazighité : Riche production livresque
Les éditeurs publics et privés continuent de diffuser de nouveaux ouvrages en amazigh et sur l’amazigh (en arabe et en français), pour enrichir la production littéraire sur le patrimoine culturel.
La saison 2019/2020 est caractéristique de cet engouement pour la publication d’ouvrages dans de nombreux genres littéraires comme le conte, le roman et les ouvrages didactiques liés à l’apprentissage de la langue, y compris en braille. Des centaines de titres sont ainsi édités par le HCA dans de nombreuses autres catégories comme les ouvrages scientifiques concernant les travaux des rencontres organisées par ses soins, les études académiques et les consultations et ceux de codification et de collecte des termes amazighs dans leurs différentes variations et de publications littéraires et la catégorie relative à l’enseignement de la langue amazighe et différents dépliants de vulgarisation.
La coédition avec le Haut-Commissariat à l’amazighité a aussi pris un élan appréciable en collaboration avec des maisons d’édition publiques et privées ou avec l’agence Algérie Presse Service et certains ouvrages utilisent le caractère tifinagh pour les œuvres littéraires en tamahaq. Depuis 2016, ces publications ont été caractérisées par l’édition conjointe pour garantir à ces titres une meilleure distribution,
En plus des ventes en librairie, le HCA abrite aussi une bibliothèque où sont exposés de nombreux ouvrages y compris les actes et colloques organisés par ses soins. Souvent, le HCA consacre aussi des ateliers à la traduction dans de nombreuses wilayas sans omettre les hommages rendus à des écrivains dont le plus célèbre celui consacré à Mouloud Mammeri à l'occasion de la célébration du centenaire de sa naissance en 2017. Lors des divers Salons du livre d’Alger, le stand du HCA regorge d’ouvrages qui attirent de nombreux lecteurs dans les diverses variantes de tamazight.
L’apport des universitaires, des chercheurs, des écrivains et des journalistes
Des centaines de titres sont édités par le HCA dans de nombreuses autres catégories comme les ouvrages scientifiques concernant les travaux des rencontres organisées par ses soins, les études académiques et les consultations et ceux de codification et de collecte des termes amazighs dans leurs différentes variations et de publications littéraires et la catégorie relative à l’enseignement de la langue amazighe et des dépliants. Des universitaires, des chercheurs, des écrivains, des journalistes et des membres d’associations participent activement à l’enrichissement de la production livresque.
Depuis 2016, ces publications ont été caractérisées par l’édition conjointe pour garantir à ces titres une meilleure visibilité et distribution, a-t-il fait remarquer.
La connaissance et la maîtrise de la langue est parmi les priorités de l’édition avec l’ouvrage paru en 2020 intitulé «Manuscrits de Kabylie, lexique arabe-berbère», paru à l’initiative conjointe du HCA et de la Société savante Gehimab. Il est consacré à l’édition des deux seuls lexiques manuscrits bilingues identifiés au niveau du Maghreb central.
La même année, est aussi mis entre les mains des lecteurs l’ouvrage collectif spécial Yenayer sous le titre «Izuran» (Racines) édité par le HCA avec des textes en amazigh, arabe et français non destinés à la vente. Dans la cuvée 2019, paraît aux éditions Chihab en partenariat avec le HCA, le roman en amazigh en 161 pages intitulé «Tamurt n Tsendan» (en chaoui) de Nassira Belloula qui a déjà à son actif d’autres ouvrages comme le recueil de poèmes «Les Portes du soleil». A ceci s’ajoute «La Colline sacrifiée», un roman en français du professeur à l’université d’Alger, Abderrahmane Arab, écrit à l’occasion du centenaire de Mouloud Mammeri et édité par Dar El Hikma et le HCA.
Le roman retrace la trame d’une fresque historique qui va des prémices de la révolution de novembre au congrès de la Soummam.
Un condensé de connaissances sur le patrimoine
L’essai en langue française n’est pas absent des éditions du HCA avec celui de Rachid Oulebsir intitulé «Yennayer». L’auteur a à son actif de nombreux recueils sur la culture amazighe et il est chercheur spécialiste de la mémoire villageoise en Kabylie ce qui le qualifie pour aborder le thème de yennayer : un repère identitaire pour les amazighs du monde entier.
La protection du patrimoine amazigh passe aussi par l’étude de manuscrits inédits effectuée par Djamel-Eddine Mechehed dans le «Calendrier agraire amazigh» édité en 2020 en français par le HCA et Tira éditions.
En 164 pages, l’ouvrage décortique les origines du calendrier agraire amazigh en s’appuyant sur un corpus de manuscrits inédits d’auteurs algériens, marocains et andalous datant de plusieurs siècles.
Toujours sur la culture amazighe, Djamel Laceb a été l’auteur de «Yennayer», patrimoine de l’humanité en amazigh, arabe et français avec une préface du secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad.
Dès les premières pages de l’ouvrage édité par le HCA et l’APS, l’auteur signale que Yennayer est vraisemblablement la fête la plus ancienne de l’humanité encore célébrée au 21e siècle.
Parmi les publications du HCA avec l’ENAG, figurent en 2019, dans les langues française et arabe, les actes du colloque international intitulé «Le royaume des massaesyles, Syphax et la rencontre de Siga, 206 av- J.-C.» tenu à Aïn Temouchent en septembre 2018.
La rencontre a mis la lumière sur les aspects et circonstances de la fondation du royaume amazigh dans un modèle unique, indépendant de toute influence étrangère et a abordé quelques vérités historiques suivant une lecture algérienne objective, loin de toute démagogie et d’excès d’enthousiasme, avait souligné Si El Hachemi Assad dans la présentation des actes.
Un autre recueil est consacré par le HCA au séminaire international de l’architecture amazighe tenu à Tlemcen en 2019 avec des conférences en arabe, en français et en anglais, contenant un aperçu détaillé sur les ksours au Sahara, aux stèles et monuments funéraires. L’architecture amazighe en Algérie, au Maroc et en Tunisie y est décrite avec force détails. Haouchs et mosquées ne sont pas en reste grâce à l’analyse des spécialistes. Des peintres, des illustrateurs et des infographes participent à l’esthétique des œuvres parmi lesquelles figure aussi le beau livre. Le journaliste et photographe, Rachid Hamatou, se penche dans «Raconte-moi les Aurès» sur les pratiques de Chaouis à travers des témoignages et des documents ainsi que des photos qui incitent à visiter cette région.
Publié par les Editions Guerfi et le HCA, l’ouvrage est un condensé de connaissances sur le patrimoine tant humain qu’immatériel, lit-on dans la présentation qui lui est consacrée.
Ce beau livre, à travers les illustrations de l’auteur, peint avec finesse un tableau fait d’ombre et de lumière, de misère et de splendeur de ces terres montagneuses et arides pour leur majorité, explique l’éditeur Réda Guerfi. Insérer un texte en amazigh du poète Abdallah Khalfa ne fait qu’égayer la lecture de livre écrit en français avec la contribution de nombreuses personnes dont des journalistes, amis de l’auteur.
La poésie est aussi présente dans le répertoire du HCA avec «Tebded teyri tekhdem taẓuli» de Zaïd Rikane avec l’utilisation du caractère tifinagh et latin.
Le Haut-Commissariat à l’amazighité a aussi édité en 2018 la première charte graphique braille en langue amazighe accompagnée d’un CD sonore pour une bonne prononciation phonétique des contenus. Ce support pédagogique est réalisé en coédition avec l’APS et l’Association nationale pour l’éducation, l’emploi et la solidarité avec les aveugles. Les enfants ont aussi été au centre d’intérêt du HCA avec des œuvres qui leur sont dédiées.
Des vente-dédicaces sont aussi organisées dans les librairies ou lors du Salon international du livre d’Alger alors que certaines expositions n’ont quasiment jamais lieu sans la présence de stands d’éditeurs pour se rapprocher des lecteurs avides de découvertes.
Dès cette année, les auteurs des œuvres peuvent participer à la première édition du prix du Président de la République de la langue et de la littérature amazighes. A vos plumes.
Ahmed Mesbah