Le HCA organise dans la wilaya de Djelfa, les 28 et 29 juin 2011, deux journées d'étude dans le cadre d'un colloque dédié au roman d'expression amazighe. En voici la problématique comme présentée dans le programme :
Belaid At Aali a écrit Lwali n wedrar depuis les années 1940, en kabyle. C’est un récit où l’on retrouve pratiquement tous les procédés qui caractérisent le roman moderne, comme par exemple portrait de personnages, description d’objets, suspense, différents tons. Comme on y trouve aussi l’encrage socioculturel, les images et l’esthétique du style qui donnent au texte sa teneur en littérarité. Sur le plan de la narration, le narrateur omniscient omniprésent qui sait tout et se trouve partout dans le texte assume la grande partie du récit, c’est en quelque sorte le représentant de l’auteur ; puis Slimane, un villageois lettré en langue arabe qui a accès aux documents manuscrits des marabouts prend le relais pour raconter l’histoire du personnage principal : Bouleghtout qui, lui aussi est narrateur personnage.• Ce roman fondateur en langue amazighe constitue notre premier axe de réflexion.Le roman d’expression amazighe connait une gestation à partir du printemps 1980 ; en 1990 par exemple, Amer Mezdad publie Iḍ d wass et Rachid Alliche réédite Faffa; son premier roman Asfel est publié en 1981. Depuis, toute une pléthore de romans sont publiés en langue amazighe.
• Le roman d’expression amazighe des années 1980 à nos jours constitue le deuxième axe :
- Les techniques d’écriture dans le roman d’expression amazighe
- La langue : y a-t-il une (des) différence(s) entre le langage de l’écrit romanesque et le langage oral usuel, sur les plans syntaxique, lexical et niveaux de langue ?
- Le lexique : à quel point l’écriture romanesque enrichit-elle le lexique ?
En langue arabe, Le vent du sud d’Abdelhamid Ben Hedouga (1971) est considéré par les critiques comme étant le premier roman algérien en cette langue : il possède toutes les caractéristiques d’un roman moderne. Toutefois, le manuscrit de Mohamed Ben Brahim (dit Emir Mustapha né en 1806), intitulé Hikayat el ‘uchaq fi el hub w el ichtiyaq « Récit des amoureux, amitié et nostalgie » qui date de 1849 (édité en 1977 par la SNED en 155 pages) est perçu par certains penseurs comme étant de loin le premier roman algérien de langue arabe et le premier aussi même à l’échelle du monde arabe. Cependant, les critiques reprochent à son auteur de fréquents recours à l’arabe dialectal algérien.
Quant à la naissance du roman d’expression française produit par des auteurs algériens, elle remonte à 1920, date de publication du roman Ahmed Ben Mustapha, goumier, de Qaid Ben Cherif. Toutefois, l’écriture romanesque se modernise et prend son essor à partir des années 1950 avec Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine et d’autres…
• Le troisième axe de réflexion, assez général, concerne la naissance du roman Algérien dans ses trois expressions : amazighe, arabe et française.