Table ronde autour du thème :

« Le rôle de la traduction de/vers tamazight dans le développement linguistique et le rayonnement culturel »

Alger, 15 mars 2021 (après-midi)

Les langues s’enrichissent mutuellement en se faisant traduire les unes vers les autres. Lorsque l’on traduit d’une langue de longue civilisation écrite telle l’arabe, le français ou l’anglais vers tamazight, langue de tradition orale et d’usage restreint ; force est de constaté l’indigence de cette dernière en tournures caractérisant l’expression écrite et en lexique terminologique et conceptuel relatifs aux sciences et autres domaines spécialisés dont elle était exclue des siècles durant. Ces langues sources reflèteraient, comme par un effet de miroir les insuffisances de tamazight dont les chercheurs, les écrivains, les traducteurs et les traductologues ont pris conscience et s’attèlent depuis des décennies à les combler.

Certes, il n’existe pas de langues supérieures et de sous langues en soi mais des langues travaillées dont les usagers ont produit des œuvres scientifiques et artistiques, une riche culture et une littérature de haut niveau. En effet, en si peu de temps, des auteurs littéraires et de sciences humaines universelles sont traduits vers tamazight : Ferdinand De Saussure, Mouloud Feraoun, Albert Camus et bien d’autres.

Il n’est pas aisé non plus de traduire certaines nuances culturelle et d’esthétique littéraire de tamazight vers des langues étrangères, aussi développées qu’elles soient ; pour exprimer la notion de « poussière », par exemple, le kabyle utilise plusieurs nuances ; aɣebbar « poussière de terre », takka « poussière hyperfine de céréales », areɣli « poussière fine de grains de blé et d’orge qui se dégage lorsqu’on les moud ».

Ceci confirme que toute langue possède son propre génie. La mise en traduction de tamazight permet de dévoiler son génie à la langue cible ; de même que la langue source, d’où elle traduit, l’enrichie sur le plan linguistique et culturel. Aussi, la traduction a toujours été –et demeure encore- le moyen du rayonnement des cultures et le développement des langues du monde entier.

 Modérateur : AZIRI Boudjema, Directeur de l’Enseignement et de la Recherche au HCA 

Intervenants:

 

Nom et prénom

Qualité

Organisme

ASSAD Si El Hachemi

Secretaire general

HCA

SARI Mohamed

Enseignant universitaire

Ecrivain et traducteur litteraire

Université Alger 2

CHIKHI Mokrane

Enseignant universitaire

Université de Bejaia

BEN OTHMANE Zine

Enseignant universitaire

Université Alger 2

HADJ AISSA Zohra

Professeur universitaire

Université Alger 2